Pour commencer
Le terme « naturopathy » est utilisé pour la première fois par John Scheel en 1895 aux Etats-Unis. Ce terme vient des 2 mots latins « natura » (=la nature, l’essence) et du grec ancien « pathos » (=la maladie, le mal). La marque sera ensuite déposée par l’homme d’affaire d’origine allemande, Benedict Lust, en 1902.
Tout d’abord un peu d’histoire
John Scheel et Benedict Lust étaient tout deux praticiens de médecine non conventionnelle et basaient leur pratique sur une hygiène de vie rigoureuse qui interdisait le tabac, l’alcool, la caféine ainsi que les excès alimentaires, et prodiguaient des conseils en phytothérapie et homéopathie.
En 1901, Benedict Lust fonde l’American School of Naturopathy à New-York, qui deviendra l’American Naturopathic Association en 1919, où il forme et délivre des diplômes qui seront progressivement reconnus dans plusieurs Etats Américains.
Après un bref succès, la naturopathie décline dans les années 1930 aux progrès fulgurants de la médecine moderne importée d’Europe. En 1968, le Département de la Santé et des Services sociaux des Etats-Unis dénonce même l’absence de fondements d’efficacité de la naturopathie et demande son éviction des systèmes de sécurité sociale. Mais c’était sans compter sur la conquête du public européen très ouvert aux approches naturelles (notamment l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse). L’Allemagne est d’ailleurs le premier pays européen à instituer un diplôme de naturopathe en 1939.
La naturopathie est répertoriée au Bureau international du travail de l’Onu depuis 1968 et c’est en 1983 que la naturopathie a été intégrée aux services de santé public par l’OMS.
Selon l’OMS, la naturopathie est un ensemble de méthodes de soins visant à renforcer les défenses de l’organisme par des moyens considérés comme naturels et biologiques.
En France, la naturopathie humaine n’est toujours pas reconnue et ne fait pas l’objet d’un diplôme reconnu par l’Etat alors qu’en Suisse, celle-ci est non seulement reconnue mais fait également l’objet d’un diplôme fédéral depuis 2015. En revanche, la naturopathie animale n’est reconnue dans aucun des 2 pays. Comme pour tout ce qui n’est pas reconnu par l’Etat, la naturopathie animale fait l’objet de nombreuses dérives (que j’aborde dans un autre article).


La naturopathie animale : kezako ?
La naturopathie, qu’elle soit animale ou humaine, repose sur 6 règles fondamentales qui doivent être respectées :
- Primum non nocere = d’abord, ne pas nuire. Un naturopathe ne doit en aucun cas nuire à un individu, qu’il soit humain ou animal, d’une quelconque manière. Les conseils du praticien naturopathe doivent toujours être donnés dans l’intention de faire du bien au client, que ce soit sur le plan physique, psychique, émotionnel ou spirituel.
- Vis medicatrix naturae = le pouvoir de guérison de la nature. Ceci prend en compte le fait que le corps est une machine incroyablement bien faite et que grâce à sa force vitale (quand elle est forte et équilibrée), il est capable de guérir seul.
- Tolle causam = identifier et traiter la cause. Même chose que le causalisme vu plus bas.
- Tolle totum = traiter l’individu dans son ensemble. Même chose que l’holisme vu plus bas.
- Deinde purgare = détoxifier et purifier l’organisme. Il s’agit là de purifier l’organisme de ses toxines en aidant les émonctoires à fonctionner correctement, et, ainsi, d’aider l’énergie vitale du corps à s’équilibrer et à pratiquer l’auto-guérison.
- Docere = enseigner. Le naturopathe est, avant tout, un éducateur de santé. Par ses conseils, il aide le client à mettre en place tout ce qu’il faut pour aider son corps à s’équilibrer, se réharmoniser afin de renforcer et stimuler son énergie vitale responsable de sa bonne santé.
La naturopathie repose aussi sur 5 piliers :
- le vitalisme : le fonctionnement du corps repose sur une force vitale (appelé Prana en inde ou encore Chi en Chine) qui régit naturellement l’équilibre de celui-ci. C’est cette force vitale qui fait battre votre coeur, sécréter les enzymes nécessaires à la digestion, etc… Le vitalisme est le principe de stimuler et renforcer cette énergie vitale afin de rester ou de retrouver une bonne santé.
- le causalisme : c’est le principe de s’intéresser à la cause du problème et non à ses symptômes uniquement. Toute pathologie tient sa source d’une déficience dans l’équilibre de l’énergie vitale, il est important d’en trouver l’origine afin de rééquilibrer cette vitalité et d’éradiquer le problème.
- l’humorisme : l' »humeur » est l’ensemble des liquides présents dans l’organisme (le sang, la lymphe ainsi que les liquides intra et extra-cellulaires). Ce principe repose sur le maintien d’une bonne qualité et d’une bonne quantité de ses liquides dans le corps, ainsi que de maintenir l’équilibre de ce milieu.
- l’hygienisme : ce principe repose sur la mise en place ou le maintien d’une bonne hygiène de vie saine afin que l’équilibre de la force vitale soit maintenue.
- l’holisme : c’est le principe de prendre en compte l’individu dans sa globalité (physique, psychologique, émotionnelle, énergétique…).
La naturopathie agit à travers la stimulation, l’amélioration et le support du système métabolique, ainsi que grâce à la capacité d’auto-guérison de l’individu. Les approches utilisées sont 100% naturelle, choisies en fonction des spécificités de l’individu et dans le respect du processus naturel de guérison du corps.
Les méthodes ou produits présentés comme « naturels » ne sont pas forcément plus sûrs ou plus efficaces que ceux qui sont artificiels ou synthétiques : tout traitement capable de susciter un effet peut aussi avoir des effets secondaires, notamment en matière d’herboristerie ou phytothérapie. Le recours aux vitamines ne tient pas toujours compte des risques de surdosage. Les huiles essentielles peuvent être perçues comme inoffensives car « naturelles », cependant elles peuvent avoir des effets dangereux (intoxication sévère, signes neurologiques) en cas de mauvais usage (cf article sur les Huiles Essentielles).
Les principaux domaines de compétence du naturopathe animalier sont :
- maintenir la santé et la qualité de vie de l’animal.
- améliorer le bien-être.
- limiter les risques de troubles de la santé.
- accompagner pendant la convalescence (maladie, accident, chirurgie…).
- guider dans le rééquilibrage alimentaire et l’hygiène de vie.
- accompagner durant la fin de vie (confort, soutien, optimisation du bien-être).
pour finir
Le naturopathe animalier n’est pas vétérinaire, il ne peut pas poser de diagnostique ni prendre des décisions concernant un traitement mis en place par un vétérinaire. Il ne peut pas prescrire de médicaments ni d’examens complémentaires. Cependant, tout comme les vétérinaires, il est tenu au secret professionnel.
A bientôt !